À l’occasion d’une résidence sur l’île de Halsnoy en Norvège, Dana Cojbuc réalise la série photographique Yggdrasil, du nom de l’arbre-monde de la mythologie norvégienne.
Dans ses images, Dana Cojbuc use de la photographie et du dessin pour capturer le réel et l’investir de ses rêves.
Sur cette petite île de Norvège, la forêt dense et humide fait face à la mer étale, mêlée de brouillard d’où émergent, fantomatiques, quelques îlots. Là-bas, la nature s’est imposée à Dana Cojbuc avec force mais sans violence ; l’artiste semble s’être simplement laissée happer par la puissance des éléments.
La forêt, surtout, est venue se mêler à ses mémoires et à son imaginaire. Dans l’œil de Dana et sous ses doigts, la forêt d’Halsnoy bien réelle prend des allures enchanteresses : parfois inquiétante, parfois apaisante… toujours envoûtante.
Le travail photographique de Dana Cojbuc se nourrit des apports d’autres techniques artistiques : volume et profondeur de la sculpture, art du récit inhérent à la vidéo, exploration de l’intime par le dessin…
Le dessin pour Dana est une façon de réintroduire la part secrète dont le réel se nourrit pour pousser, palpiter, s’échapper des carcans définis. C’est ici aussi l’intention de l’artiste : redonner des contours organiques à cette nature qui ne saurait se contraindre dans la parfaite forme géométrique imposée par l’appareil photographique. Une image ou un paysage ne deviendra nôtre que lorsque l’on y aura placé une parcelle de soi, intime et secrète – fragments de rêve ou vague d’imaginaire – qu’un souvenir viendra s’y accoler ou que nos désirs viendront l’investir.