L'exposition, mettant en scène une nouvelle production d'œuvres sur papier, de pièces sculpturales et d'installations, découle d'une relecture de la pensée de Maria Montessori, pédagogue, éducatrice et l'une des premières femmes à obtenir un diplôme de médecine en Italie au début du XXe siècle, qui a esquissé une perspective novatrice dans le cadre des réflexions et revendications féministes.
L'artiste réinterprète l'image de la "femme pionnière", donnant forme à un nouvel imaginaire symbolique du maternel. Les vertus de la féminité telles que le soin, l'accueil et la connexion avec le naturel, libérées des murs de la maison où elles étaient autrefois prisonnières, contribuent désormais à renforcer l'espèce humaine, déclenchant un nouveau sentiment universel.
Dans la réalité dessinée par Flaminia Veronesi, Ève, la femme en tant qu'objet et procréatrice qui a longtemps été victime d'une condition d'infériorité et de soumission, cède la place à la Mère, une "Marie sociale" pour qui la maternité est comprise comme la sollicitude envers autrui et la responsabilité envers la vie.
Dans cet univers récemment créé - un lieu habité par des créatures mutantes, des seins fumants ressemblant à des chaînes montagneuses primordiales, et où une catharsis cosmique a reconfiguré non seulement les modèles culturels mais même l'ADN du réel - chacun de nous est un être maternel qui, agissant selon le principe du "donner", prend soin des enfants, de l'existence et de la Mère Terre.